Ski avec prothèse

Et pour se changer les idées de ce mois de décembre, nous sommes allés skier une semaine à Bonneval-sur-Arc avec ma soeur Caroline et sa famille, ainsi qu’une famille d’amis.

Nathalie, toujours sous l’effet du contre-coup et en dépression, est restée à la maison car elle doit se reposer.  Je suis parti avec Lucie et Pierre pour une découverte du ski avec prothèse.  Les amis de l’asbl Amptraide nous avaient donné quelques conseils.  Nous en avions aussi trouvé sur le site Handicoupé (site déjanté pour les déjambés, ndlr) et sur Adepa.

Comme il dirait: “Papa, je suis ton Pierre” (“Luke, je suis ton père”)

Et notre petit champion s’est super bien débrouillé!  Le premier jour, il a skié toute la journée (un peu trop).  Puis il s’est reposé les jours 2 et 3 (en fait, il a passé la majeure partie de la première journée sur une jambe, ce qui est super dur: j’ai essayé moi-même et n’ai pas pu tenir 1 minute 😦 ).

Un beau décor

AU 4ème jour, comme il n’était toujours pas très chaud pour retourner skier, il a fallu que j’insiste un peu.  Tout ça pour m’entendre dire en fin de journée: “Papa, c’était génial, c’était la meilleure journée de ski”…

Pierre et Lucie (kilson mignon)

François et son parrain préféré

(question: François a-t-il une prothèse aussi ou pas?)

Et pour vous montrer que, vraiment, Pierre arrive à skier:

Vincent

Notre ami Damoclès

Le mois de décembre nous a permis de mieux comprendre ce que signifie “la peur de la récidive”…  Certaines personnes qui ont guéri du cancer mentionnent cette peur sous-jacente permanente.  Mais il faut la vivre pour la comprendre.

Pierre a commencé à avoir mal à l’autre pied…  Un jour, deux jours, trois… cela devient long.  On redemande une entrevue avec une oncologue.  Elle suggère une radio.  Et on ne voit rien sur la radio (voir une petite fracture aurait été rassurant – ne rien voir, dans le cas présent, est plutôt stressant).   On a beau dire que c’est surement une fatigue du pied car Pierre le sollicite beaucoup, c’est difficile de ne pas avoir des idées noires qui traversent la tête…

On ne se sent pas prêt, mais alors là pas du tout à reprendre un an de chimio…  Et puis, quoi?  Une seconde amputation?  Les images qui viennent à l’esprit malgré nous, nous donnent froid dans le dos.  Et tout cela consomme une énergie énorme…

Et sur un fond de remémoration des dates d’il y a un an…  Le 20 décembre 2007, Pierre était amputé.  Le 20 décembre 2008, c’est difficile de ne pas repenser à cela.  Et avec les douleurs à l’autre pied, cela n’arrange rien.

Sur les conseils des médecins, on a laissé passer un peu de temps.  Et la douleur finit par diminuer, ce qui est plutôt bon signe (en cas de cancer, la douleur devrait augmenter régulièrement…).

C’était donc une fausse alerte à priori.  Mais on a pu voir notre fragilité face à la peur…  Il y a encore du travail pour bien gérer cette émotion.

Vincent